Inventaire des arbres contraints de la rue Paul Bellamy, depuis le n°90 jusqu’au rond-point de Rennes.

Chaque jour en promenant mon chien dans le quartier autour de chez moi, j’observe les chênes qui encadrent la rue principale, ce qui me fascine et me désespère à la fois ; Les grands Quercus robur fastigiata, déjà malmenés par un élagage franchement brutal (la ville les ampute régulièrement de la moitié de leur surface, côté immeubles) sont également contraints par un mobilier urbain supposé les protéger…

Avec le temps, les troncs s’élargissent, se déploient, et finalement débordent. Je me désespère alors de les voir entravés, marqués, torturés presque. Et à la fois je trouve prodigieuse la façon qu’ils ont de continuer tout de même à grandir, à s’installer, quitte à assimiler le corps étranger. Parfois, les étriers sont retirés avant que ce soit trop tard : reste alors l’empreinte, la marque de cette oppression.

Inventory of constrained trees on Bellamy street, from number 90 to the Rennes roundabout.

Every day while walking my dog in the neighborhood around my home, I observe the oak trees that frame the main street, which both fascinates and despairs me; the large Quercus robur fastigiata, already abused by frankly brutal pruning (the city regularly amputates them from half their surface, on the building side) are also constrained by urban furniture supposed to protect them …

Over time, the trunks widen, expand, and eventually overflow. I then despair of seeing them hampered, marked, almost tortured. And at the same time I find it prodigious the way they still continue to grow, to settle down, even if it means assimilating the foreign body. Sometimes the stirrups are removed before it is too late: there remains the imprint, the mark of the oppression.